Édition du mercredi 22 juin 2016
La scolarisation des enfants de moins de trois ans en baisse depuis vingt ans
La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Éducation nationale vient de publier les chiffres 2014-2015 de la scolarisation des enfants de moins de trois ans. Celle-ci baisse de façon continue depuis vingt ans. Dans les zones d’éducation prioritaire, les chiffres restent très inférieurs aux objectifs.
En 1999, 35 % des enfants de deux ans étaient scolarisés. À la rentrée 2015, ils n’étaient plus que 11,5 % soit 93 600 enfants). Le constat est plus réjouissant dans les DOM, où en revanche la scolarisation des moins de trois ans se remet à progresser – elle a même dépassé le niveau métropolitain l’an dernier.
Il faut toutefois noter que ce chiffre de 93 600 n’est pas définitif : il ne concerne que les enfants scolarisés au moment de la rentrée, début septembre. Or, on sait que seuls les enfants ayant deux ans révolus peuvent faire leur rentrée en septembre ; pour les autres, un système dit « d’accueil différé » existe, qui leur permet de faire leur rentrée à Noël ou même plus tard dans l’année. Ainsi, selon la Depp, « chaque année l’effectif des enfants de deux ans augmente d’environ 20 000 entre la rentrée et la fin de l’année scolaire ».
D’importantes disparités existent sur le territoire : quinze départements ont un taux de scolarisation des enfants de moins de deux ans inférieur à 5 % (essentiellement dans l’est, le sud-est et autour de Paris). La Seine-Saint-Denis n’atteint par exemple que 2,8 %. C’est le Nord, la Bretagne, le Massif central qui ont en revanche les taux les plus importants, pouvant dépasser les 30 %.
Le bilan est mitigé pour ce qui concerne les REP (réseaux d’éducation prioritaire), même si la Depp explique que les chiffres sont difficiles à interpréter, vu que le périmètre de l’éducation prioritaire a changé entre 2014 et 2015, avec le passage des réseaux Éclair et RSS aux réseaux REP et REP+. Mais les chiffres permettent de dégager une tendance : 20,3 % des enfants de moins de trois ans faisant partie de l’éducation prioritaire étaient scolarisés début 2015. C’est un demi-point de mieux que l’année précédente, mais cela reste bien éloigné de l’objectif de 50 % (pour les REP+) fixé par le gouvernement.
L’étude fait également le point sur la répartition des classes : elle souligne que le nombre de classes spécifiques est « en hausse constante dans le secteur public ». Le nombre de classes multi-niveaux a donc tendance à baisser. « En 2015, les classes composées uniquement d’enfants de deux ans sont trois fois plus nombreuses dans le secteur public que dans le secteur privé sous contrat et accueillent plus d’élèves, en moyenne 17 élèves de deux ans dans le public contre 10 élèves dans le privé ». Les classes spécifiques sont « huit fois plus fréquentes » dans le réseau éducation prioritaire. Mais le profil « le plus courant » reste celui des classes multi-niveaux : dans la moitié des cas, il existe une classe rassemblant la très petite section (deux ans) et la petite section (trois ans), les élèves de cette dernière étant majoritaires dans la classe. « Les classes de ce type accueillent en moyenne 23 élèves dont 7 âgés de deux ans », précise la Depp. Seulement « une classe sur dix » accueille tous les niveaux à la fois (très petite, petite, moyenne et grande section).
Enfin, les cartes publiées dans le document concernant les places vacantes dans les classes spécifiques montrent bien la problématique posée par la rentrée « glissante » des enfants de moins de trois ans : si en début d’année, il n’y a que 36 départements dont les classes sont « saturées », ce nombre passe à 60 en fin d’année.
Tout récemment, reçue sur cette question par la ministre de l'Éducation nationale la co-présidente du groupe de travail Petite enfance de l'AMF, Élisabeth Laithier, a rappelé que les contraintes liées à la préscolarisation étaient « considérables » pour les maires (recrutement d'Atsem, aménagements de locaux...) et que les élus ne pouvaient y faire face seuls. Elle a demandé à l'État « un accompagnement technique et financier ».
En 1999, 35 % des enfants de deux ans étaient scolarisés. À la rentrée 2015, ils n’étaient plus que 11,5 % soit 93 600 enfants). Le constat est plus réjouissant dans les DOM, où en revanche la scolarisation des moins de trois ans se remet à progresser – elle a même dépassé le niveau métropolitain l’an dernier.
Il faut toutefois noter que ce chiffre de 93 600 n’est pas définitif : il ne concerne que les enfants scolarisés au moment de la rentrée, début septembre. Or, on sait que seuls les enfants ayant deux ans révolus peuvent faire leur rentrée en septembre ; pour les autres, un système dit « d’accueil différé » existe, qui leur permet de faire leur rentrée à Noël ou même plus tard dans l’année. Ainsi, selon la Depp, « chaque année l’effectif des enfants de deux ans augmente d’environ 20 000 entre la rentrée et la fin de l’année scolaire ».
D’importantes disparités existent sur le territoire : quinze départements ont un taux de scolarisation des enfants de moins de deux ans inférieur à 5 % (essentiellement dans l’est, le sud-est et autour de Paris). La Seine-Saint-Denis n’atteint par exemple que 2,8 %. C’est le Nord, la Bretagne, le Massif central qui ont en revanche les taux les plus importants, pouvant dépasser les 30 %.
Le bilan est mitigé pour ce qui concerne les REP (réseaux d’éducation prioritaire), même si la Depp explique que les chiffres sont difficiles à interpréter, vu que le périmètre de l’éducation prioritaire a changé entre 2014 et 2015, avec le passage des réseaux Éclair et RSS aux réseaux REP et REP+. Mais les chiffres permettent de dégager une tendance : 20,3 % des enfants de moins de trois ans faisant partie de l’éducation prioritaire étaient scolarisés début 2015. C’est un demi-point de mieux que l’année précédente, mais cela reste bien éloigné de l’objectif de 50 % (pour les REP+) fixé par le gouvernement.
L’étude fait également le point sur la répartition des classes : elle souligne que le nombre de classes spécifiques est « en hausse constante dans le secteur public ». Le nombre de classes multi-niveaux a donc tendance à baisser. « En 2015, les classes composées uniquement d’enfants de deux ans sont trois fois plus nombreuses dans le secteur public que dans le secteur privé sous contrat et accueillent plus d’élèves, en moyenne 17 élèves de deux ans dans le public contre 10 élèves dans le privé ». Les classes spécifiques sont « huit fois plus fréquentes » dans le réseau éducation prioritaire. Mais le profil « le plus courant » reste celui des classes multi-niveaux : dans la moitié des cas, il existe une classe rassemblant la très petite section (deux ans) et la petite section (trois ans), les élèves de cette dernière étant majoritaires dans la classe. « Les classes de ce type accueillent en moyenne 23 élèves dont 7 âgés de deux ans », précise la Depp. Seulement « une classe sur dix » accueille tous les niveaux à la fois (très petite, petite, moyenne et grande section).
Enfin, les cartes publiées dans le document concernant les places vacantes dans les classes spécifiques montrent bien la problématique posée par la rentrée « glissante » des enfants de moins de trois ans : si en début d’année, il n’y a que 36 départements dont les classes sont « saturées », ce nombre passe à 60 en fin d’année.
Tout récemment, reçue sur cette question par la ministre de l'Éducation nationale la co-présidente du groupe de travail Petite enfance de l'AMF, Élisabeth Laithier, a rappelé que les contraintes liées à la préscolarisation étaient « considérables » pour les maires (recrutement d'Atsem, aménagements de locaux...) et que les élus ne pouvaient y faire face seuls. Elle a demandé à l'État « un accompagnement technique et financier ».
F.L.
Télécharger l’étude de la Depp.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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